Les livres sont des objets culturels qui se partagent. Cependant, les acheter n'est pass à la portée de tout le monde. C'est pour cela que David Lorrain a créé Recyclivre. Il nous a donné l'opportunité de l'interviewer et d'en apprendre davantage sur la création de cette plateforme, son fonctionnement, son impact sur la société et bien plus encore.

1. Pouvez-vous nous présenter Recyclivre en quelques mots ?
Recyclivre est le premier acteur français et engagé du livre d’occasion en ligne. L’entreprise a été créée en 2008. Recyclivre vend, collecte et rachète des livres d’occasion, tout en étant attentive à son impact sur l’humain et l’environnement.
2. Comment est née l’idée de Recyclivre ?
David Lorrain a créé Recyclivre car il n’existait pas de service permettant de donner facilement ses livres. Il a eu l’idée de proposer de passer les collecter gratuitement à domicile, puis de les revendre à bas prix sur internet. Dès le départ, l’objectif était de veiller à ce que l’impact de l’entreprise soit le plus positif possible, sur l’humain et l’environnement : les collectes se font en véhicule électrique, la logistique est gérée par un acteur de l’insertion et une partie du chiffre d’affaires de Recyclivre est reversée à des associations.
3. Quel est le fonctionnement concret de Recyclivre?
Notre activité principale est la vente de livres d’occasion en ligne, via notre site recyclivre.com. Nous collectons une partie de ces livres via des dons de particuliers : nous passons gratuitement chercher les livres à leur domicile dans plusieurs villes françaises et belges. Nous travaillons également avec plus de 1500 partenaires (ressourceries, associations, bibliothèques, Emmaüs…) partout en France. Ces derniers nous envoient des livres contre une rétribution et/ou des dons aux associations de leur choix. Enfin, nous avons créé notre propre application de rachat de livres (qui s’appelle simplement« Recyclivre ») en 2021, et qui permet aux particuliers de nous vendre les livres en très bon état dont ils ne veulent plus. Notre objectif est de donner une seconde vie aux livres, c’est pourquoi nous mettons tout en œuvre pour en jeter un minimum : nous proposons notamment de la vente en gros aux professionnels et avons mis en place une catégorie « Dernière chance » sur recyclivre.com, dans laquelle nous proposons les livres en stock depuis longtemps à très bas prix.
4. Quel est l’impact social et environnemental de Recyclivre ?
Depuis 2008, nous avons donné une seconde vie à plus de 12 millions de livres. Nous avons reversé 1 300 000€ de dons à nos associations partenaires, dont près de 140 000€ en 2024 pour les associations Naturevolution, Label Vie, Terre de Liens et Makesense. Chez notre partenaire logistique Log’ins, nous comptons 70 personnes en parcours d’insertion pour l’année 2024. Pour nos emballages, nous passons par Pocheco, qui propose des enveloppes écologiques.
5. Vous reversez une partie de vos revenus à des associations. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Depuis que Recylivre est rentable (2009), nous reversons une partie de notre chiffre d’affaires à des associations. Nous avons notamment soutenu Aide et Action, Nitidae et Lire et faire lire jusqu’en 2020. Dès 2013, nous avons rejoint le mouvement 1 % for the Planet : nous nous engageons à reverser 1 % de notre chiffre d’affaires à des associations environnementales. À partir de 2021, nous avons fait voter nos clients et nos salariés pour choisir les associations que nous allions soutenir. Ainsi, nous avons pu reverser plusieurs dizaines de milliers d’euros à Naturevolution, L’Ecole des semeurs, Terre de liens, Label Vie et Makesense. En tout, nous avons reversé 1 300 000€ de dons depuis 2009, et prévoyons de reverser environ 180 000€ pour l’année 2025.
6. Qui sont vos partenaires et comment collaborez-vous avec eux ?
Nous collaborons avec plus de 1500 partenaires partout en France, parmi lesquels des associations, ressourceries, bibliothèques… Ces partenaires collectent des livres pour nous, et selon le type de partenariat, peuvent également procéder au tri et à l’encodage des livres. Dans ce cas, cela permet de créer de l’emploi. Pour les bibliothèques, nous récupérons les livres issus de leurs désherbages (les livres qui sont retirés des étagères pour être remplacés par d’autres ouvrages, et normalement envoyés au recyclage). Nous reversons ensuite une partie du chiffre d’affaires généré par la vente de ces livres directement au partenaire ou à l’association de son choix.
7. Comment voyez-vous l’évolution du marché du livre d’occasion en France ?
Le livre d’occasion représente aujourd’hui 10 % du marché du livre en France. Nous constatons que le premier critère d’achat est le petit prix : tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir régulièrement des livres neufs, et l’occasion est un choix idéal. Nous vendons en moyenne nos livres 1/3 de leur prix neuf. Cela permet à toutes les bourses de pouvoir se faire plaisir.
8. Que diriez-vous à quelqu’un qui hésite à faire don de ses livres ou à acheter d’occasion ?
La place d’un livre n’est pas à la poubelle ! Il vaut mieux donner ses livres que les jeter : la majorité des ouvrages peuvent encore avoir une deuxième, troisième vie et plus encore. Il existe de nombreuses solutions aujourd’hui pour donner ses livres, que cela soit avec Recyclivre ou bien d’autres structures comme les ressourceries, ou encore les boites à lire.
Et pour les personnes qui pourraient être réticentes à l’achat de livres d’occasion, sur recyclivre.com, les livres sont classés par état, d’« acceptable » à « comme neuf » : il est ainsi aisé de faire un choix selon ses critères et ses envies. Par ailleurs, nos livres coûtent en moyenne 1/3 de leur prix neuf. Enfin, acheter un livre d’occasion, c’est réduire de 70 % son impact environnemental par rapport à l’achat du même livre neuf.